Les Chenilles processionnaires du chêne

La processionnaire du chêne est un papillon de nuit à durée de vie très courte, dont les prédateurs naturels sont la chauve-souris et les oiseaux. Le papillon femelle pond pendant l’été sur les jeunes branches de l’année entre le 15 juillet et le 20 aout, lors de la période de vol maximum. Chaque ponte regroupe 100 à 120 œufs gris pour passer l’hiver. La jeune chenille sort fin avril au débourrement des chênes. Le développement des chenilles comprend 6 stades larvaires d’avril à juin au cours desquels la chenille grossit et se gave de feuilles.

  1. Métamorphose des chrysalides en papillons. Le mâle et la femelle s’accouplent. Le mâle meurt un ou deux jours après.
  2. La femelle s’envole et pond dans les fines branches au sommet des chênes bien dégagés. Puis elle meurt à son tour.
  3. La processionnaire du chêne passe l’hiver sous forme d’œufs.
  4. Eclosion des œufs avant le débourrement des chênes (apparition des jeunes feuilles).
  5. Les chenilles construisent un abri en soie, sur les branches. Puis elles passent par 5 stades larvaires.
  6. Tissage d’un nid plus résistant plaqué sur le tronc ou les grosses branches charpentières pour le dernier stade larvaire. Ce nid va contenir les cocons. Les chenilles effectuent leurs nymphoses, et se transforment en chrysalides.

L’arbre peut être totalement défolié, la photosynthèse ne pouvant s’effectuer, les chênes peuvent rapidement dépérir en combinaison avec des périodes de sécheresse estivales. Au cours du dernier stade larvaire, les chenilles se rassemblent en procession pour constituer un nid de nymphose. On observe souvent plusieurs nids par arbres en forme de ballon ou de grandes plaques pouvant atteindre 2 mètres de long abritant plusieurs milliers de chenilles. Dans ces nids la métamorphose (nymphose) en papillon s’effectue fin juin début juillet. Puis les papillons mâles et femelles sortent mi-juillet pour se reproduire.

Le principal risque concerne l’homme : la présence des chenilles dans les secteurs fréquentés (travaux forestiers, zones urbaines, sites touristiques) provoque en effet des urtications et chez certaines personnes sensibles des réactions allergiques qui peuvent être sérieuses.

Les chenilles portent de longs poils « d’ornementation » blancs et soyeux, qui leur donnent un reflet gris argenté à contre-jour. Une observation attentive montre en outre l’existence de petites poches qui apparaissent à partir du troisième stade larvaire et qui sont situées sur la faxe dorsale des segments abdominaux. Au fond de ces poches, que la chenille peut ouvrir lorsqu’elle est inquiétée, se forment des milliers de poils microscopiques (100 à 250 microns), hérissés de barbilles comme des harpons.

Seuls ces minuscules poils sont urticants. Ils contiennent dans un petit canal intérieur fermé une protéine urticante, la « thaumétopoéfine », qui est sécrétée par des glandes sous-épidermiques. Ces poils très légers peuvent être emportés par le vent et se ficher dans la peau ou les muqueuses. Par frottement ils se cassent, la libération du venin provoquant des démangeaisons très vives. Le zones de transpiration et les muqueuses, naturellement humides, sont les plus touchées (bouche, aisselles, yeux, etc.).

Lors des contacts directs avec les nids et les chenilles, ce sont des milliers de poils urticants qui peuvent entrer en action et provoquer des troubles graves (oedèmes, accidents oculaires, vertiges, etc.), nécessitant le recours à un médecin (prise de médicaments antihistaminiques). Si des animaux domestiques sont touchés (en particulier lorsque les cavités buccale ou rétinienne sont atteintes), il est nécessaire de consulter un vétérinaire.

Les risques d’urtications peuvent se prolonger toute l’année et au-delà.

Les poils urticants conservent leurs propriétés d’autant plus longtemps qu’ils sont à l’abri de l’humidité, en particulier dans leurs « nids »tissés par les chenilles. Ces nids conservent leurs capacités urticantes plusieurs mois, voire 1 à 2 années, c’est-à-dire bien après la disparition des dernières chenilles.

Les animaux domestiques ou d’élevage sont aussi très sensibles aux poils urticants.